Église de la Sainte Trinité
Ravagée par un incendie le 4 avril 1700, l’église sera reconstruite sur le même emplacement au cours du XVIIIème siècle.Bien qu’il n’existe ni plans ni descriptifs, des écrits antérieurs à sa destruction attestent de son ancienneté.En 1139, ce sont les chanoines réguliers de Saint Paul de Besançon qui nomment son curé. Il est plus que vraisemblable qu’il officiait dans une petite construction en bois.En 1635, Claude Antoine BUSON, seigneur du lieu, fait construire une chapelle dans l’église paroissiale. Etienne CALETER, curé depuis 1620, y sera enterré le 1er avril 1663.La narration par le curé de l’époque, Antoine VALET, du catastrophique incendie qui ravagea la presque totalité du village permet d’avoir une idée, sinon de son aspect architectural, du moins de la construction des murailles en pierres.
Voilà qui confirme non seulement son existence évidente avant 1700, mais aussi son emplacement puisque rebâtie à partir du chœur. L’architecte envisage la réédification en son entier sur l’emprise au sol du précédent édifice.Suite à l’incendie ravageur de 1700 les réparations s’étendent d’avril à août 1701. On fait appel à des artisans. Les habitants se mobilisent, ils participent au déblaiement, au transport des matériaux, aident au rétablissement de la cure et à celui de l’ensemble de l’église par la dîme jusqu’en 1704. Monsieur le curé se procure des fonds qu’il investit afin de pour faire agrandir la fenêtre au dessus de l’autel et bâtir une sacristie à ses frais.
Antoine Pierre de GRAMMONT, archevêque de 1737 à 1754, effectue une inspection générale du diocèse au début de sa prise de fonction. Le 18 mai 1740 il ordonne de replâtrer et reblanchir les murs, de restaurer la toiture où il manque des laves, d’installer une table de communion.Cet entretien et ces menues réparations n’empêchent nullement l’édifice de se dégrader. Le moment arrive où la vétusté impose de prendre de sévères décisions.L’architecte Jean Charles COLOMBOT (1719-1782) est choisi par la communauté d’Auxon Dessous pour travailler à la reconstruction de l’église. On lui doit la réalisation de plusieurs hôtels de Besançon dont celui de Courbouzon rue Chifflet (1744), de nombreuses belles demeures dans cette même ville, de quelques églises dont celles d’Avrigney en 1760, de Grand’Combe-Chateleu (1768) ou l’ancien couvent des Ursulines, actuel hôtel de Ville et tribunal à Arbois.
Celle-ci comprend deux parties. L’une exploitée chaque année en coupes ordinaires pour fournir du bois de chauffage et du bois d’œuvre. L’autre, intouchable, constitue le quart de réserve. On ne peut en aucun cas en disposer qu’après autorisation des plus hautes instances. Une requête est présentée au Roy en son Conseil par les habitants et la « municipalité » d’Auxon Dessous qui demande l’autorisation de vendre les bois communaux mis en réserve.
Le 21 mars 1758, à Versailles, le Roy ordonne que le sieur de Fleury, grand maître des eaux et forêts au département des deux Bourgognes, de la Bresse et de l’Alsace, procède à la vente au plus offrant de « soixante douze arpents et quatre vingt six perches (79,50ha) de bois mis en réserve de la communauté d’Auxon Dessous.
En 1796, Jean Baptiste ANDRE, couvreur à Besançon, reçoit 15 livres des mains du maire Louis ETHIARD pour le travail effectué sur le clocher pendant six jours.En 1838, le conseil municipal approuve le plan et le devis des réparations du clocher établi par l’architecte PAINCHAUD. L’adjudication en date du 7 mai 1839 est attribuée à l’entrepreneur DEMESMAY.
En 1845, la rue qui présente une pente très importante est reprofilée. Les travaux effectués font que la première marche de l’escalier qui permet d’accéder à l’église est à 80 cm au dessus du sol. Sa réfection est effectuée dans la plus grande urgence pour la commodité des femmes et des vieillards qui ne peuvent monter cet escalier qu’à grand peine. L’agent voyer MASSON est chargé d’en dresser les plans et devis.
En 1859, l’agrandissement du chœur et la construction d’une sacristie sont nécessaires car leurs capacités sont insuffisantes. Pour mémoire, si le recensement de 1846 recense 259 habitants, celui de 1856 en compte 323. Le projet, étudié par l’architecte Lucien CUENOT de Besançon et dont le devis s’élève à 8 000 francs, est approuvé par le préfet le 27 juillet 1859.
En 1870, quelques réparations sont nécessaires au presbytère et à la maison communale. Pour les financer, le conseil municipal demande que ces réparations soient faites par un entrepreneur à la condition que la commune ne le paie que dans deux ans avec intérêts à 5%.
Toutes ces détériorations jouent sur la solidité de l’église qui est construite sur un terrain marneux.Le devis qui se monte à 7 000 francs est approuvé. Mais il y eut de mauvaises surprises, la dépense finale s’élèvera à 8 307 francs. La réfection réalisée en 1904 a porté sur l’exécution d’un socle en ciment sur l’ensemble du pourtour du bas des murs intérieurs et extérieurs, la reprise du contreventement des voûtes, la charpente, la mise en harmonie des autels des chapelles latérales avec la nef. On en profite pour remplacer le coq du clocher en cuivre étamé.
Dans les années 1948-1950, la toiture est changée et dix ans plus tard la peinture des voûtes, des murs, de la porte et des boiseries sera refaite.
L’ornementation de l’église de la Sainte Trinité
En 1887, on installe une fontaine murale dans la sacristie et on fait l’achat d’un bénitier.
En 1890, l’acquisition d’une sonnette en cuivre argentée coûte 2,75 francs. L’année suivante l’installation de gradins pour accéder au maître-autel revient à 10 francs.
Le 20 juin 1898, trois marbres d’autel sont installés et consacrés par le doyen résidant à Recologne. On y place les reliques de Saint Clément.
Un premier chemin de croix avait été installé le 4 avril 1843, il sera remplacé le 29 novembre 1903.
La statue de Jeanne d’Arc est mise en place et bénie le 14 mai 1922.
L’église a perdu sa chaire et ses bancs sous le ministère de l’abbé André DELPECH.
L’électrification du mécanisme en 1953 supprimera l’utilisation de la corde. Le trou laissé par le passage de la corde dans le plafond du porche est toujours visible. Le préposé au remontage qui percevait 1 800 francs de traitement annuel perdra alors son emploi de sonneur.
Comme tout bâtiment, l’église de la Sainte Trinité subit les outrages du temps et nécessite des travaux d’entretien et des réparations qui lui sont prodigués régulièrement.